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Photo du rédacteurMaï Celibpasmalade

Fais tomber l'enfant qui dort en toi





Chérir son enfant intérieur



Dimanche 15 août 2021


J’ai mis du temps avant de comprendre à quel point il faut garder son âme d’enfant, garder cette inconscience qui faisait de nous des rêveurs invétérés.

Quand j’étais petite, j’étais une enfant très sociable, je parlais avec les adultes naturellement. Les gens exprimaient beaucoup d’intérêts envers moi ce qui ne m’effrayais jamais. J’étais très contente de pouvoir parler. Peut-être parce que j’ai commencé à parler très tard, ce n’est qu’à l’âge de 5 ans que j’ai réellement fait des phrases compréhensibles. Les restes d’un traumatisme oppressant aussi bien pour moi que pour ma mère. J’étais donc pressée d’oublier tout cela, et j’appréciais les rencontres que je pouvais faire dans cette nouvelle vie.

J’ai quitté le Sénégal, mon cocon pour atterrir en France, découvrir un beau père violent puis la rue contrainte et forcée et enfin notre liberté.

Nous étions à présent 3, dans une nouvelle ville avec un nouvel appartement et plus personne pour nous traumatiser.

La parole m’a je crois libérée. J’ai rencontré des professeurs formidables, j’étais invitée à toutes les booms ou fêtes d’anniversaire.


J’étais passionnée par les poèmes et la littérature française. Les mots, la façon de les utiliser, de créer des histoires, des pièces de théâtres ou des romans. Je voulais devenir écrivain, ma lubie a vite été détrônée par ma passion pour la mode mais j’ai longtemps voulu écrire des pièces de théâtre pour y jouer dedans. Jusqu’à ce que je découvre les vêtements et que ma passion pour NAOMI CAMPBELL ET AZZEDINE ALEIA ne vienne tout chambouler et me pousse à devenir styliste. Je créais donc des vêtements pour mes poupées Barbie, je forçais mon frère à y jouer avec moi. Sans le savoir, toutes ces envies, tous mes rêves allaient me conduire à la femme que je suis devenue aujourd’hui.

L’adolescence a été pour moi la période la plus complexe. J’étais tellement mal dans mon corps, dans mes vêtements. Je ne savais pas quoi faire de mes cheveux, je voulais m’acheter des vêtements dont je n’avais pas les moyens d’acheter. Ce corps tout mince, qui ressemblait plus à une enfant comme moi d’ailleurs ne m’aidait pas dans l’image que je me faisais de la femme que je voulais devenir. Mes copines qui elles étaient beaucoup plus à l’aise, sortaient avec les garçons, moi j’étaient tétanisée par cette éventualité. Sans doute les restes d’une enfance où les hommes représentaient un danger.

Jusqu’à ce que j’aie ce premier flirt lors d’un séjour dans ma ville natale et dans la maison familiale. Cela faisait à peine quelques jours que j’étais à Dakar que je rencontrais Malick. Un voisin et un ami à ma sœur, j’avais 16 ans et lui une vingtaine d’année. Il était magnifique, il faisait presque 2mètre, une peau d’ébène et passionné par le basket Ball. Lorsque j’étais à côté de lui j’avais l’impression de flotter, il était tellement grand et moi si petite à côté de lui que c’était presque ridicule que je sois agrippée à lui en permanence. Nous faisions de longue balade sans rien dire, tout ce que je voulais c’est être avec lui. Le paradis, jusqu’à ce que ma mère l’apprenne et me hurle dessus assez fort pour qu’il l’entende et que je n’ai plus aucune nouvelle de lui. Voilà comment ma première histoire d’amour s’est finie et comment mes déboires amoureux commençait.

J’ai passé des années à lui envoyer des lettres restées sans réponses alors qu’en France je plaisais à des garçons mais je préférais courir après un homme qui n’en n’avait strictement rien à faire de moi.

Toute l’histoire de ma vie, assumer ma féminité, accepter le regard d’un homme bienveillant sur moi et surtout accepter l’Amour que mes proches ou que les gens pouvaient me donner.

Par peur de souffrir je gardais soigneusement les gens à distance et laissaient entrer ceux avec qui je pensais devoir plaire. Pourquoi et comment ???


Très bonne question


A la vingtaine je me suis enfin lâchée, je ne me considérais pas comme une femme mais je savais jouer de ma sensualité. Mon kiff m’habiller sexy pour aller en boite, désigné une cible à conquérir, faire en sorte de l’attirer dans mes filets pour finir par lui trouver un défaut.

J’ai rencontré des hommes rien de sérieux, trop occupé à m’aimer, me protéger, fuir.


Cet enfant devenu femme à la trentaine, a réussi à faire face à ses démons, à se souvenir à quel point j’ai pu être aimée petite. Que cette résilience dont j’ai fait preuve toute mon enfance était ma force, que j’étais capable de m’en sortir sans avoir à fuir et à me protéger en permanence.

Lâcher prise et m’accepter tel que je suis a été le seul moyen pour moi d’enfin vivre mes rêves.


Je sublime les gens avec les vêtements, j’écris, j’aide les gens à s’aimer, j’aime les gens et je suis aimée.


Maï







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